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18 juillet 2018 3 18 /07 /juillet /2018 11:45

Sortir des frontières

L’effacement des frontières commerciales et la révolution technologique d’Internet a indéniablement métamorphosé le paysage économique mondial. De nouveaux marchés émergent, les produits sont sans cesse réinventés, les affaires vont vite et s’adapter est devenu une nécessité. C’est la mondialisation 2.0 et c’est une opportunité de croissance aussi bien pour les multinationales que pour les petites et moyennes entreprises.

Devant cette réalité, une problématique claire apparaît : comment approcher ces millions de consommateurs et partenaires économiques qui ne parlent pas forcément couramment anglais – et a fortiori français ? La réponse est simple : en faisant appel à la traduction. La bonne nouvelle est que le secteur des services linguistiques est en train de vivre une évolution technologique majeure qui va rendre à l’avenir les services de traduction de plus en plus accessibles.

 De la traduction…

Depuis la fin des années 80, le processus de traduction a radicalement évolué. L’industrie des langues, alors propulsée par l’essor de l’industrie informatique en plein boom, doit répondre à une demande croissante de la part des éditeurs de logiciel et des fabricants de matériel. Le volume des documentations techniques et brochures marketing à traduire est énorme. Les fréquentes mises à jour des produits poussent les professionnels à développer les premiers outils de « recyclage ». Ces logiciels de TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) permettent de stocker les textes traduits dans des mémoires électroniques pour pouvoir les réutiliser ensuite. Ils sont, depuis, devenus la norme. Une vingtaine de logiciels est aujourd’hui utilisée, spécialisés par type de traduction (interface utilisateur, aide en ligne, documentation, site Internet, brochures, etc.). Ils sont désormais complétés par de puissants outils de gestion de terminologie qui fournissent aux traducteurs des suggestions issues de traductions passées, assurant ainsi la cohérence de la terminologie et du style dans l’ensemble des documents d’une entreprise.

Les entreprises de traduction proposent la prise en charge de toutes les étapes de la localisation(2). Elles disposent d’équipes de traducteurs et de réviseurs (qui vérifient l’exactitude et la fluidité des textes) voire même d’« adaptateurs » capables d’ajuster la communication marketing aux marchés locaux. En proposant aussi des services complémentaires comme la mise en page après traduction du texte, l’adaptation de graphiques et d’images, ainsi que des services d’ingénierie pour compiler et tester les versions traduites d’un logiciel, elles sont devenues de véritables partenaires du développement de leurs clients.

La traduction en quelques chiffres …

Un chiffre d’affaire mondial de 25 milliards €
Une prévision de croissance de 12 %
Un couple de langue Français/Anglais qui représente 50 % de la traduction mondiale
3/4 des traductions qui concernent des documents commerciaux, techniques ou scientifiques

Source : http://www.version-internationale.com/contenu-qui/le-mythe-de-babel-ou-comment-lindustrie-de-la-traduction-changera-leconomie

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13 juillet 2018 5 13 /07 /juillet /2018 12:17

 

Il existe de multiples formes de guillemets, chacune adaptée à un contexte particulier. Nous allons étudier en détail leurs spécificités et les moyens les plus simples de bien les utiliser.

 

Après notre premier point sur les apostrophes, penchons-nous maintenant sur les guillemets. Les deux sont souvent confondus mais le cas des guillemets est néanmoins particulier et méritait d’être exposé dans un article distinct.

Là encore, le fait d’utiliser les bons guillemets à la place des mauvais ne révolutionnera pas votre communication, mais il lui conférera plus d’élégance et de raffinement, et jouera en votre faveur en termes d’image. Jugez plutôt.

Guillemets droits vs guillemets typographiques

Tout commence de la même manière que pour les apostrophes : la touche « guillemets » dont on dispose sur notre clavier d’ordinateur correspond par défaut à des guillemets droits. Ces derniers ne sont destinés qu’à des usages très techniques : saisie de texte brut ou développement informatique.

Pour ce qui est du texte mis en forme, l’objectif est de recourir à de véritables guillemets : on les appelle guillemets typographiques. Leur dessin est plus sophistiqué, ils s’intègrent dans le rythme de la typographie, au lieu de le rompre comme le font les « faux » guillemets droits.

 

À chaque langue son type de guillemets

Oui mais… il se trouve que chaque langue utilise un système de guillemets différent. Certaines vont utiliser les guillemets doubles en forme de chevrons, d’autres les guillemets simples en forme d’apostrophes, parfois en positions haute, parfois en position basse…

Il faut donc commencer par savoir ce que l’on cherche : la langue du texte que vous composez détermine la forme des guillemets que vous devez utiliser. Quelques exemples figurent ci-dessous, mais pour plus d’exhaustivité je vous recommande la page Wikipedia anglaise de laquelle je tire ces informations.

 

Vous avez bien vu, on retrouve parfois l’apostrophe simple utilisée en guise de guillemet. C’est-à-dire que le même signe ’ n’est codé qu’un seule fois (U+2019) mais est employé à transmettre des informations différentes (apostrophe, guillemet fermant, et même parfois guillemet ouvrant). C’est pour cela que les préférences des logiciels gèrent d’un même paramètre la question des apostrophes et la question des guillemets.

Enfin, pour aller peu plus loin avec le français, disons que les guillemets français (double chevrons) sont utilisés au premier niveau, mais qu’au second niveau (une citation dans la citation) il est possible d’utiliser les guillemets anglais (doubles en forme d’apostrophes) par exemple :

« Le vif zéphyr s’écria : “ Portez ce vieux whisky au juge ”, et il s’en retourna à ses jattes de kiwis. »

 

Comment utiliser les bons guillemets

 

Vous devez donc utiliser le système de la langue du texte que vous composez. La plupart du temps ce sera votre langue, et donc la langue par défaut de votre ordinateur. Il ne reste plus qu’à appeler les bons guillemets typographiques, et chasser les guillemets droits par défaut.

Comment faire ? Comme dans le cas de figure de l’apostrophe, il existe plusieurs méthodes en fonction des contextes. Parfois cela se fait automatiquement, parfois pas. Je la fais courte cette fois.

 

1. Régler les préférences de votre logiciel sur « Utiliser les guillemets typographiques ». Les guillemets droits seront changés en guillemets typographiques.

 

2. Saisir directement les bons guillemets avec les raccourcis qui vont bien :

MAC (clavier français)
« = alt-è
» = alt-shift-è
‹ = alt-w
› = alt-shift-w
“ = alt-"
” = alt-shift-"
‘ = alt-'
’ = alt-shift-'
‚ = alt-shift-r
„ = alt-shift-é

WINDOWS
« = alt+0171 (gardez alt appuyée et composez 0171)
» = alt+0187
‹ = alt+0139
› = alt+0155
“ = alt+0147
” = alt+0148
‘ = alt+0145
’ = alt+0146
‚ = alt+0130
„ = alt+0132

3. Rechercher-remplacer tous les guillemets droits par des guillemets typo (attention il faut le faire en deux étapes pour distinguer les ouvrants et les fermants).

 

4. Sur vos pages web, il faut privilégier un encodage Unicode (UTF 8 ou 16), et intégrer les bons guillemets dans le texte source.
Si vous utilisez encore l’encodage ISO 8859-1, vous devrez en plus transformer les guillemets dans les entités html correspondantes (voir ici par exemple)… sauf pour les guillemets français «» qui sont déjà présents dans cet encodage.

Comment utiliser les mauvais guillemets

Donc maintenant tout va bien, n’est-ce pas ? Vous savez que pour le français vous devez utiliser les double chevrons, et vous savez comment les appeler dans votre composition. Sauf... sauf qu’à ce moment vous me dîtes : « Oui mais moi je préfère les guillemets anglais, je les trouve plus jolis ! ».

Aaah, Madre de Dios...

À cette remarque, très fréquente, hélas, je peux faire deux réponses.

La première, un brin moralisante, c’est qu’il s’agit d’une question de code typographique et de l’usage correcte d’une langue, et qu’à ce titre cela dépasse les goûts individuels. Nous ne sommes pas libres de modifier les règles du français, ni les conventions qui le véhiculent. Ce sont des propriétés publiques ! Les décisions unilatérales à leur sujet ne peuvent que conduire à une perte d’efficacité, mais aussi d’élégance, dans les échanges entre individus.

La seconde (au cas où la diatribe qui précède ne vous a pas convaincu) c’est que je vais quand même vous donner le truc sur InDesign. Après tout... vous avez peut-être une bonne raison de vouloir faire ça – par exemple vous maquettez un texte dans une autre langue que celle de votre ordinateur.

Allez donc dans Préférences > Dictionnaire. Ne touchez pas au paramètre « Langue » qui concerne la correction orthographique, mais regardez plutôt le paramètre « Guillemets doubles ». Il définit ce par quoi InDesign va remplacer la touche du clavier " (dans le cas où vous avez bien coché la case « Utiliser les guillemets typographiques » des préférences de « Texte »). Changez le paramètre... et vous avez les guillemets que vous souhaitez.

Attention, ne modifiez pas le paramètre « Guillemets simples » car si vous changez ce guillemet, par exemple de ’ à ›, c’est aussi toutes vos apostrophes typographiques qui vont être transformés en › (pour la raison qu’on a vue plus haut), et cela n’aurait guère de sens…

Voilà, vous savez tout sur les guillemets maintenant.
Les "faux", les « bons » et les “mauvais” !

 

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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 14:34

Souvent malme­nées, les règles typo­gra­phiques de la ponc­tua­tion française sont pour­tant un élément essen­tiel d’une lecture agréable. Depuis des années, je vois passer des textes où tout semble permis. Pour­tant ces règles sont simples et agréables à utili­ser.

 

Avant d’at­taquer la ponc­tua­tion, il faut iden­ti­fier et comprendre les espaces. Il en existe trois diffé­rentes, du moins prin­ci­pales le cadra­tin, le demi-cadra­tin, l’es­pace super fine, etc. :

1. Une espace justi­fiante  est une espace normale. On la nomme justi­fiante, car elle sert de variable d’ajus­te­ment lorsque le texte est justi­fié – c.-à-d. que le texte est disposé de façon à occu­per toute la largeur d’une colonne ou d’une surface.

 

Parfois, sur un texte mal réglé, ça ressemble à la guerre des tran­chées de 1914–1918 telle­ment les espaces entre les mots sont larges et disgra­cieux. Dans le jargon des graphistes, nous appe­lons ça un gris typo­gra­phique avec des rigoles (ou lézardes) qui sont parfois des rivières, voir des fleuves. Bref ce n’est pas beau et surtout ça complique, ralen­tit la lecture. Il n’y a pas de recette miracle pour régler le gris typo, seule­ment une inter­ac­tion entre la gestion des césures, le choix de police de carac­tère typo­gra­phique, la largeur de la colonne de texte justi­fié et les options de justi­fi­ca­tions… mais c’est un autre sujet qui sera peut-être ouvert dans ces parages. Mais reve­nons à nos moutons.

Pour obte­nir une espace justi­fiante dans toutes les appli­ca­tions, il suffit d’ap­puyer sur la barre d’es­pace du clavier.

 

2. L’es­pace insé­cable : C’est une espace qui reste soli­daire entre deux mots ou deux chiffres, comme s’ils n’étaient pas coupés. Par exemple «  le 24 janvier  », on utili­sera une espace insé­cable entre le 24 et janvier. L’es­pace insé­cable est prin­ci­pa­le­ment utili­sée avec la ponc­tua­tion comme vous le verrez plus bas.

 

Pour créer une espace insé­cable sur Windows

Word : Ctrl + Maj + Espace

• Trados : Ctrl + Maj + Espace

 

Pour créer une espace insé­cable sur Mac


• InDe­sign : alt + cmd + X
 xPress : cmd + espace
• Word : ctrl + Maj tempo­raire (shift) + espace

 

3. L’es­pace fine : cette espace est grosso modo l’équi­valent de la moitié d’une espace justi­fiante ordi­naire. Une espace fine est dans 99 % des cas utili­sés aussi comme insé­cable. L’es­pace fine est aussi toujours asso­ciée à la ponc­tua­tion.

Pour créer une espace fine sur Windows

Word : Alt + 8201

• Trados : ctl+shift+espace

Pour créer l’es­pace fine sur Mac


• InDe­sign CC : Espace fine insé­cable : cmd + alt + Maj tempo­raire (shift) + M
ATTENTION : dans InDe­sign, l’es­pace fine est toujours insé­cable.
• xPress : Espace fine : “alt + majus­cu­le” + espace
Espace fine insé­cable : “cmd + alt + majus­cu­le” + espace


ATTENTION : dans xPress, il faut s’as­su­rer que dans les préfé­rences de carac­tère du logi­ciel l’op­tion cadra­tin stan­dard soit bien cochée.

 

 

Au sujet des points de suspen­sion : ATTENTION ! Pour faire le signe du point de suspen­sion, il ne faut pas taper trois fois sur la touche point de votre clavier, car le résul­tat serait une faute typo­gra­phique, mais il faut taper la combi­nai­son de touche Alt + . (point). Vous obser­ve­rez que vous obte­nez le véri­table signe typo­gra­phique des points de suspen­sion.

Ceci dit, on trouve régu­liè­re­ment dans des textes d’autres fautes d’em­plois de la ponc­tua­tion (je mettrai ce para­graphe à jour au gré de mes trou­vailles) : 

 

Le point d’ex­cla­ma­tion : Un seul point d’ex­cla­ma­tion suffit. Pas la peine d’en mettre trois ou douze ! L’ef­fet est contre-produc­tif.

 

Le point d’in­ter­ro­ga­tion : idem que pour le point d’ex­cla­ma­tion, un seul suffit !

 

Le mélange de points d’ex­cla­ma­tions et d’in­ter­ro­ga­tions : souvent je croise des « ?!? » ou des !?! ou encore des !!!???!!!… Jusqu’à preuve du contraire, ces combi­nai­sons n’existent pas.

 

Les numé­ros de télé­phone : on peut trou­ver de tout, pour­tant la règle typo­gra­phique est simple. Il faut juste des espaces insé­cables entre les chiffres qui composent le numéro. Exemple : 01 02 03 04 05. Donc placer des points entre les chiffres est une erreur.

 

Les guille­mets : Nous abor­dons une règle déli­cate. Il faut déjà distin­guer deux types de guille­mets.
 

1. les guille­mets pour les cita­tions ou les dialogues : « »
On place un guille­met ouvrant à chaque début de cita­tion, puis à chaque alinéa (s’il y en a) jusqu’au point final qui sera suivi d’un guille­met fermant. ATTENTION ! Si la cita­tion n’est pas une phrase indé­pen­dante, le point final doit se placer à l’ex­té­rieur du guille­met fermant. À contra­rio, si la cita­tion est une phrase indé­pen­dante le point doit se situer avant le guille­met fermant.

 

2. Les guille­mets pour les cita­tions incluses et — ou — les pour les mots à faire ressor­tir : “ ” aussi appe­lée “petits guille­mets”.


Les petits guille­mets sont à utili­ser pour mettre un mot ou un groupe de mots en évidence par rapport au reste de la phrase dans le but de signi­fier soit un doute ; soit une ironie (sic) ; soit un langage décalé ; soit une expres­sion parti­cu­lière qui serait hors contexte dans cette phrase. Ils peuvent aussi être utili­sés pour placer une cita­tion incluse dans une autre cita­tion.

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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 14:22

La traduction pour le secteur bancaire, financier et le trading est certainement l’une des spécialités les plus pointues d’un traducteur. La maitrise des langues et des techniques de traduction ne suffisent pas. C’est un secteur dont il faut aussi comprendre les subtilités.

Nous proposons, dans ce domaine, la traduction de toutes sortes de documents techniques : des rapports annuels, des présentations, des documents de communication internes et externes, des offres de prêts, des contrats, des ordres de virement, des rapports d’analyse de titres etc.

Nous avons mis en place de nombreux glossaires et bases terminologiques. Chaque client a ses exigences en matière de traduction. C’est pour cette raison que chaque collaboration démarre avec la rédaction d’un guide de style, enrichi au fur et à mesure pour s’assurer que les préférences du client soient toujours prises en compte.

Contactez-nous pour en savoir plus
Linguaspirit, 25 rue de Ponthieu 75008 Paris
Téléphone : 01 84 17 83 53
E-mail : contact@linguaspirit.com
www.linguaspirit.com

 

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6 juillet 2018 5 06 /07 /juillet /2018 11:34

En quelques années, la plupart des instituts de formation en langues sont passés de la traduction à la communication multilingue. Certes, l’essor des sciences de l'information et de la communication en est la cause en partie, mais cette possibilité n'existerait pas si la dimension polyglotte n’était pas implicitement comprise dans le concept même de transcription. Désormais, traduire représente une sorte communication en plusieurs langages et le traducteur fait un peu office de communicateur multilingue.

Ce changement de perspective reflète une évolution dans la théorie de la traduction et dans la pratique professionnelle. Avec l'autonomisation accrue de la discipline, la mesure linguistique est passée au second plan, comme un préalable évident, cédant le pas devant les préoccupations culturelles et communicationnelles. De plus, après avoir été longtemps cantonné dans la partie strictement langagière, l'interprète accède progressivement à de nouvelles fonctions et assume des responsabilités qui débordent largement le cadre de la translation à proprement parler.

 

Il participe désormais à l’adaptation de campagnes publicitaires, intervient au sein des entreprises pour préparer les communications en langue étrangère. Il prend aussi en charge la localisation des sites web en plusieurs langues, conseille les institutions et les organisations internationales sur la meilleure communication à adopter à l’égard de tel ou tel public cible, etc.

Ainsi, qu'elle soit commanditée par une société ou par une institution, la traduction apparaît comme une communication multilingue reposant sur l’identification du destinataire et porteuse d’une médiation à valeur stratégique. En tant que communication polyglotte, elle se déroule selon un processus en trois étapes : d’abord, la reconnaissance du récepteur ; ensuite, la définition d’un langage spécifique ; enfin, l’établissement d’une relation fondée sur les connaissances communes.

 

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4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 11:54

Anthea Bell l’a fait. Elle est même la seule traductrice à avoir adapté la totalité des 36 albums d’Astérix dans une même langue. Le dernier, Le Papyrus de César, de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad (les nouveaux auteurs de la série), n’a pas échappé à son examen : «C’est un album qui n’a pas été facile à traduire, dit-elle, ce qui est plutôt bon signe » quant à sa qualité.

 

On ne s’attaque pas à un monument aussi complexe linguistiquement qu’Astérix sans se rappeler la nature même de son métier. « Si on préfère l’esprit à la lettre, traduire Astérix n’est pas impossible, affirme Anthea Bell. Même pour les jeux de mots, il y a toujours moyen de trouver quelque chose de semblable, à défaut d’être exact. »

 

Un calembour n’en est plus un dès lors qu’il est traduit littéralement : l’ancienne élève du Somerville College d’Oxford (où passèrent Indira Gandhi et Margaret Thatcher) s’est adossée à cette conviction pendant plus de quatre décennies afin de s’autoriser une liberté littéraire qui pourrait presque lui conférer le statut de coauteure de la série dans sa version anglaise.

 

Son apport le plus notable concerne probablement les noms des personnages. Si Obélix et Astérix ont gardé le leur (asterisk et obelisk existent en anglais), Anthea Bell a dû rebptiser quelque 400 protagonistes. Le barde Assurancetourix est ainsi devenu Cacofonix – l’équivalent anglais d’assurance tous risques (all risk insurance) n’offrant aucun potentiel humoristique. Pour les mêmes raisons, le chien Idéfix a été baptisé Dogmatix outre-Manche, et le chef Abraracourcix à l’embonpoint généreux s’appelle, lui, Vitalstatistix (vital statistics signifiant notamment mensurations).

 

La trouvaille la plus osée d’Anthea Bell reste toutefois Getafix, le nom anglais donné au druide Panoramix. Dans le langage des consommateurs de drogue, « to get a fix » signifie « avoir sa dose » – de là à considérer les Gaulois « camés » à la potion magique, le pas est un peu rapide… « J’aurais pu garder Panoramix vu que l’adjectif panoramic existe aussi en anglais, mais je n’ai pas pu résister à faire ce jeu de mots. »

 

Imaginait-elle arriver un jour à ce niveau de créativité quand, à la fin des années 1960, un éditeur spécialisé dans la littérature de jeunesse, Brockhampton Press, lui a proposé de traduire Astérix ? C’était dix ans après le lancement en France de la série. « Personne n’avait osé publier ce personnage trop français pour amuser les anglophones », se souvient-elle.

 

Conscient de la difficulté, Brockhampton Press l’avait alors associée à un professeur de français, Derek Hockridge, dont la mission était d’identifier les références à la culture et à l’actualité françaises dans les albums originaux. Les premiers problèmes ne tarderont pas à surgir.

 

Après Astérix le Gaulois (Asterix the Gaul) et Astérix en Hispanie (Asterix in Spain), le duo part à l’assaut d’Astérix chez les Bretons (Asterix in Britain) dont l’action se déroule… en Grande-Bretagne. Une mise en abyme vertigineuse attend les deux experts. Dans la version originale, les Bretons s’expriment dans un français truffé d’idiotismes anglais : « Il est, n’est-il pas ? », « Je suis très reconnaissant à vous », « Une tasse d’eau chaude avec un nuage de lait, s’il vous plaît »... Inverser le point de vue tout en gardant l’effet comique est impossible. Bell et Hockridge se rendront à Paris pour proposer à Goscinny (qui parlait couramment anglais) leur solution : « L’utilisation d’un anglais précieux et désuet que personne n’a jamais vraiment parlé. »

 

Contourner l’obstacle, trouver ses propres astuces, tout refaire à sa sauce (à la menthe)… Les deux spécialistes vont s’en donner à cœur joie. Comment traduire le titre du quinzième album de la série, La Zizanie, dans lequel Tullius Detritus, un émissaire de César, sème la discorde au village ? Simple : Asterix and the Roman Agent, en référence à James Bond.

 

Comment angliciser Ocatarinetabellatchitchix, le prisonnier corse d’Astérix en Corse dont le nom est tiré d’une chanson de Tino Rossi ? Anthea Bell s’est souvenue d’une rengaine de marins peu aimable envers Napoléon (natif de l’île de Beauté), Boney was a warrior, Way-ah-ah. Le personnage s’appellera Boneywasawarriorwayayix – qui dit mieux ?

 

Souvent, comme ici, la traductrice va devoir puiser dans le folklore et la culture britanniques pour se sortir de casse-tête insolubles. Dans Le Cadeau de César, alors qu’Astérix se bat en duel, elle remplace dans sa bouche la célèbre « tirade du nez » de Cyrano de Bergerac par une réplique d’Hamlet croisant le fer avec Laërte.

 

Shakespeare est à nouveau appelé à la rescousse pour modifier le nom du chef breton Zebigbos, qui devient Mykingdomforanos – contraction du « My kingdom for a horse » de Richard III. Même l’hymne national britannique sera détourné afin de renommer deux légionnaires romains en Sendervictorius (Send her victorious) et Appianglorious (Happy and glorious…).

 

Ce goût pour les mots et les jeux qui vont avec, Anthea Bell dit l’avoir hérité de son père, Adrian Bell, un fermier du Suffolk devenu romancier, dont le passe-temps était d’écrire des mots croisés pour le Times. « Il était tout le temps en train de chercher des astuces. Ce qui est un peu mon cas, finalement. Un jeu de mots doit rester un jeu, même quand il s’agit de le traduire », confie cette mère de deux grands enfants (l’un est journaliste, l’autre universitaire).

 

Astérix n’est qu’une petite partie de son activité. Egalement germanophone, c’est par « centaines » qu’elle a traduit des romans, des essais et des livres pour enfants. Le petit Gaulois reste toutefois sa vitrine. Le job est « assez bien payé », reconnaît-elle, mais sans royalties sur les ventes, ce qui est fort dommage : 23 millions d’albums d’Astérix en langue anglaise se sont vendus dans le monde depuis la première traduction.

 

Son alter ego Derek Hockridge est mort il y a deux ans, mais Anthea Bell ne compte pas en rester là, à bientôt 80 ans. « J’aime travailler Je continuerai jusqu’à ce que les maisons d’édition ne veuillent plus de moi», dit-elle dans le salon de son cottage, entourée de ses chats sacrés de Birmanie. L’un porte le nom d’un personnage du Conte d’hiver de Shakespeare, Mopsa. Un autre s’appelle Violetta, comme l’héroïne de La Traviata. Aucun n’a été baptisé en référence à Astérix. « Les chats se prennent trop au sérieux », assure la vieille dame.

 

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2 juillet 2018 1 02 /07 /juillet /2018 11:43

La traduction est un art complexe qui consiste à passer d'une langue à l'autre afin d'obtenir le récit d'un écrit dans la langue voulue. De nos jours, la traduction est enseignée dans les collèges et les lycées pour toutes les langues étudiées, ce qui au premier abord ne semble pas être une tâche facile. Avec une bonne méthodologie, il vous sera plus facile de vous confronter aux différentes traductions proposées.

 

COMMENT ?

 

Confronté à une traduction, il est tout à fait normal de se sentir perdu devant la difficulté apparente. Combien d'entre vous ont dû mettre cela de côté, découragé de ne pas trouver les mots justes ou encore l'expression exacte afin de finaliser la traduction. C'est pourquoi l'éducation nationale a décidé de privilégier la traduction dans les langues enseignées afin d'en faciliter l'approche. Mais, il suffit de ne pas suivre entièrement tout ce qui est expliqué en cours, pour rater l'essentielle de la méthodologie classique. Ici, nous reprendrons les éléments de bases pour effectuer une bonne traduction. Tout d'abord, il faut savoir qu'une traduction pertinente ne se produit pas en une demi-heure, si vous désirez effectuer un travail de qualité, il vous faut au moins une pleine heure de votre temps. Tout d'abord, lisez une première fois votre texte, saisissez le déroulement de l'intrigue, les personnages, le contexte historique, mais aussi la date pour ne pas vous tromper lors de la traduction. N'hésitez pas à relire le texte plusieurs fois pour le comprendre parfaitement, munissez-vous d'un bon dictionnaire français-anglais, puis lancez-vous segment par segment.

 

TRUCS ET ASTUCES

 

Dans un premier temps, il est indispensable de bien comprendre qu'il est inutile de traduire un texte littéralement, chaque langue est unique et dispose des expressions qui leur sont propres. Traduire un texte littéralement le rendrait bancal et insensé, c'est pourquoi vous devez essayer de les relever si un groupe de mots n'est pas en réalité une expression afin de ne pas perdre votre temps. Dans la plupart des dictionnaires de traduction, les expressions sont déjà traduites avec une équivalence dans la langue maternelle, ce qui vous aidera dans votre travail. De plus, cernez bien le contexte du récit pour ne pas faire d'anachronisme lors de la traduction, sachant qu'un seul mot peut avoir une dizaine de significations différentes, gare à ne pas tomber dans le piège.

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29 juin 2018 5 29 /06 /juin /2018 12:31

Aujourd'hui, nous nous attaquons à un classique des classiques : les têtes de rubriques de votre CV. Voici une petite sélection : 

 

Comment traduire en anglais « Formation » ?

 

EN => Education

 

Comment traduireb en anglais  « Expérience professionnelle » ?

 

EN => Professional Experience

 

Comment traduire en anglais « Informatique » ?

 

EN => Computer skills

 

Comment traduire « Langues » ?

 

EN => Languages

 

Comment traduire « Centres d’intérêts » ?

 

EN=> Interests

 

Petite remarque : il s'agit là d'un anglais "standard" qui fonctionne sur tout CV quelque soit le pays auquel vous le destinez.

 

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27 juin 2018 3 27 /06 /juin /2018 11:48

Vous postulez à une université américaine, britannique, australienne, canadienne ou toute autre université dans le monde et vous devez fournir une traduction assermentée d’un épais dossier de candidature ?

Tout d’abord, assurez-vous que cette traduction doit vraiment être assermentée :

La question peut paraître absurde mais elle est en fait très pertinente. La notion detraduction assermentée telle qu'on l'entend en France n'existe pas réellement dans la plupart des pays anglo-saxons. Au Royaume-Uni on fait la distinction entre «Certified translation» et «Sworn translation» (littéralement une traduction jurée).

 

La «Sworn translation» est réalisée par un traducteur puis authentifiée par un notaire qui n'a pas nécessairement de connaissances linguistiques. Le coût est d'ailleurs très élevé.

 

 Aux Etats-Unis, «Certified translation» signifie généralement une traduction portant le tampon du traducteur attestant qu'il s'agit bien d'un professionnel (avec tous les numéros d'identification officiels pouvant en attester tels que le numéro de TVA, le numéro d'enregistrement au registre du commerce etc.) ainsi que ses coordonnées complètes. C'est ce que nous appelons chez LinguaSpirit les «traduction visées».

 

 En France, le terme «traduction assermentée» est en réalité un abus de language. Une traduction est en fait certifiée par un professionnel assermenté (seuls les personnes peuvent prêter serment) par une Cour d'Appel. Ces traductions sont donc reconnues par quasiment toutes les autorités et administrations à travers le monde. Mais elles sont plus chères et pas toujours nécessaires.

 

 Connaissez-vous la traduction visée ?

 

La traduction visée est un service exclusif de LinguaSpirit. Ce service a révolutionné l’offre de traduction sur le marché car enfin, les étudiants peuvent fournir des traductions professionnelles sans se ruiner.

 

Une traduction assermentée coûte entre 3 et 80 euros la page. Une traduction visée coûte en moyenne 30 euros la page.

 

Nous fournissons des traductions visées à des étudiants de tous niveaux postulant à des universités à travers le monde et dans de nombreuses langues.

 

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30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 11:29

Les langues étrangères sont utiles, autant pour obtenir un nouveau poste à l’international que pour passer des vacances hors de nos frontières. Ainsi de plus en plus de jeunes prennent le temps d’apprendre une nouvelle langue. A ce jeu c’est évidemment l’anglais qui remporte la palm d’or. Selon une étude de Babbel, plateforme de cours en ligne, auprès de 45 000 personnes réparties dans le monde. 41% des jeunes âgés entre 18 et 24 ans planchent sur l’anglais. A l’inverse, l’allemand est la dernière langue la plus populaire parmi l'ensemble des utilisateurs de Babbel (9% des apprenants).

 

Suivant leur nationalité, les apprentis ne planchent pas sur les mêmes langues. Sur la plateforme Babbel, ce sont les Français qui sont les plus consommateurs de cours d’anglais (41% des Français de 18-24 ans), suivis par les Brésiliens (37%) qui sont aussi les plus curieux à apprendre le français. Ils sont 29% à apprendre la langue de Molière, devant les Américains (22%). Les Britanniques, eux, gagnent la palme de l’apprentissage de la langue la plus originale : 12% des jeunes se mettent ainsi au suédois, alors que 8% des jeunes Étasuniens planchent sur le norvégien.

 

Les motivations pour apprendre une langue sont quasiment les mêmes: le développement personnel et communiquer en voyage. Mais les 18-24 ans sont aussi bien conscients de la plus-value de la maîtrise d’une langue autre que maternelle. Ils sont ainsi 39% à étudier une nouvelle langue pour donner une impulsion à leur carrière, et 34% en prévision d'une installation à l’étranger. Les langues sont donc bien un outil clé pour être recruté ou pour s’intégrer sur le marché de l’emploi à l’étranger.

 

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